Chronique d’un suicide économique organisé
Article en lien avec la vidéo ci-jointe : « je n’en peux plus… » : À bout, ce patron s’effondre devant des sénateurs médusés – YouTube
Le témoignage de ce président de l’Organisation des prothésistes dentaires entendu au Sénat n’est ni un cas isolé, ni une plainte corporatiste. C’est un signal faible devenu hurlement.
– 800 entreprises disparues en deux ans.
– 3 000 emplois détruits.
– Un savoir-faire en voie de liquidation.
Et en face ? Des prothèses importées de Chine ou d’Inde à 9 €, sans normes, sans contrôles, sans taxes.
Pendant que l’artisan français paie :
ses concurrents extra-européens entrent :
Ce n’est plus un marché. C’est un champ de mines à sens unique.
Ce patron ne dit pas seulement :
« Mon entreprise va mal. »
Il dit en réalité :
« Le système est devenu incompatible avec la survie de ceux qui produisent ici. »
Son dilemme est brutal et lucide :
Et là est le cœur du problème : L’État et l’Europe poussent leurs propres producteurs à devenir des intermédiaires de produits étrangers.
Autrement dit : le pays organise sa propre désindustrialisation… au nom de la concurrence.
En théorie :
En pratique mondialisée :
Ce n’est plus de la concurrence.
C’est une assimilation économique par dumping social, fiscal et réglementaire.
Aujourd’hui :
Résultat :
Ce n’est plus l’importation qui est taxée,
c’est la production locale qui est pénalisée.
C’est l’exact inverse de ce que toute théorie de souveraineté économique recommande.
L’État français envoie deux messages contradictoires :
Ce double langage détruit la confiance, l’investissement et l’envie même d’entreprendre.
Le prothésiste dentaire le dit clairement :
Donc :
Le seul perdant est le producteur français.
Et à terme, le patient aussi, quand la dépendance sera totale.
Ce mécanisme est exactement le même que :
Voici ce que peu osent dire clairement :
Beaucoup :
Pendant ce temps, le marché, lui, ne les attend pas.
L’illusion la plus dangereuse aujourd’hui :
« Mon métier est spécifique, on ne pourra pas le casser. »
Tous les métiers ont pensé ça.
On ne va pas se mentir : Aucune solution n’est confortable.
Mais rester immobile est la seule option qui garantit l’échec.
Si vous êtes en concurrence frontale avec des produits à 9 €, vous avez déjà perdu.
Il faut :
Ce n’est pas du marketing. C’est de la survie.
L’isolement est un suicide économique.
Actions possibles :
L’artisan solitaire face à la mondialisation est un fantasme du passé.
Les entrepreneurs ont laissé :
Maintenant, soit :
La neutralité n’est plus une option.
Certains métiers :
La vraie question devient :
« Est-ce que je m’accroche à une identité ou est-ce que je construis une viabilité ? »
C’est brutal. Mais c’est la vraie question.
Ce pays est en train de faire une chose gravissime :
Il décourage ceux qui produisent réellement
Il récompense ceux qui déplacent simplement des flux financiers et des marchandises
Ce n’est pas un hasard si :
Ce n’est pas une crise conjoncturelle.
C’est un décrochage civilisationnel du travail productif.
Ce que dit ce patron, sans le formuler ainsi, c’est :
« Soit on renverse cette logique rapidement, soit on deviendra une économie de plateformes, d’importateurs et de dépendance. »
Et ça, ce n’est pas un débat idéologique.
C’est une trajectoire déjà enclenchée.
Par Thierry Huss-Braun, Dirigeant de GO4HUMAN
© 2025 – Tous droits réservés à GO4HUMAN